Cours en ligne : une plate-forme officielle open source... mais trop liée à Google

22/10/2013
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Polémique quant à la plate-forme de cours en ligne utilisée par le ministère de l'enseignement supérieur et de l'éducation : celle-ci s'appuie sur la technologie openedX, avec qui Google a récemment conclu un partenariat. Or les associations, le Syntec numérique... protestent, prônant l'utilisation d'un outil made in France.

S'appuyer sur un outil déjà développé, fût-il américain et soutenu par l'omniprésent Google, ou privilégier les solutions françaises, fussent-elles encore à améliorer ? Le ministère de l'éducation et de l'enseignement supérieur, dirigé par Geneviève Fioraso, semble avoir fait son choix : pour France université numérique (FUN), la plate-forme de cours en ligne grand public qu'il a lancée récemment, il a choisi de s'appuyer sur openedX, technologie open source dans laquelle investit notamment Google.

Or la création de cette plate-forme, déployée par l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) dans le cadre de FUN, a pour notamment pour objectif de développer la renommée de l'enseignement français, en France et à l'étranger, en proposant des cours en ligne accessibles à tous. Une initiative inspirée des MOOC ("massive open online course" , cours en ligne ouverts et massifs) américains pratiqués entre autres par des institutions d'envergure comme Harvard, Stanford ou le MIT.

Côté associations et syndicats français, on assiste ainsi à une levée de boucliers : « Nos start-up font face à un mur au niveau de l'achat public. C'est un véritable pied de nez au made in France numérique », regrette Loïc Rivière, délégué général de l'Association française des éditeurs des logiciels et solutions Internet, rapporte LeMonde.fr.

Les acteurs français doivent se tailler une place sur le marché
Toutefois, au ministère, on assure que le choix d'openedX, pour le moment « plus opérationnel » selon Geneviève Fioraso, qui a répondu aux questions du Monde le 16 octobre, n'est pas définitif, et que « l'ambition est de développer une offre française » avec des partenariats public-privé.

Selon Mathieu Cisel, doctorant à l'ENS Cachan, ce choix s'explique par le fait que les solutions françaises doivent encore faire leurs preuves, ne permettant notamment pas, pour le moment, la correction par les élèves, indique encore le quotidien.

Si le rôle joué par Google dans le développement de la plate-forme inquiète, sa nature open source rassure car elle apparaît ainsi plus contrôlable. Certains acteurs français, comme Mathieu Nebra, co-fondateur d'OpenClassrooms (ex Site du Zéro), site de cours en ligne sur l'informatique et les sciences, craint toutefois que les Français ne soient pas en mesure de contrôler l'outil, rapporte Le Monde.

Les inscriptions pour les cours virtuels dispensés par FUN commenceront le 28 octobre, pour des cours débutant en janvier 2014. S'il semble difficile pour les acteurs français de venir se greffer sur le marché dans l'intervalle, des actions restent faisables sur le long terme.

Améliorer leurs propres plates-formes afin de concurrencer openedX ou participer au développement de la plate-forme de manière à pouvoir l'adapter à leurs besoins propres ? Plusieurs possibilités restent à exploiter par les acteurs français du numérique. Un beau défi à relever...

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